Des hypothèses et des projections sans fondement
Dans une série d’articles publiée aujourd’hui dans La Presse, le chroniqueur Francis Vailles juxtapose une série de données et d’hypothèses sans fondement. Il prétend que le projet de REM engendrera des dépenses additionnelles pour les municipalités au-delà de l’accroissement proportionnel des contributions dû à la hausse d’achalandage. Ces calculs induisent le public en erreur au sujet d’un projet important, que les résidents de la région métropolitaine souhaitent voir arriver le plus rapidement possible.
M. Vailles commet des erreurs de fond.
Premièrement, il omet de tenir compte des économies significatives que le REM engendrera au sein des réseaux de transport collectif existants, ce qui a pour effet de gonfler artificiellement les coûts. L’avènement du REM promet de transformer l’organisation du transport collectif dans la région métropolitaine : un nouveau service s’ajoutera, et certains services existants seront remplacés ou significativement modifiés. Ces ajustements nécessaires permettront non seulement d’intégrer les différents systèmes de manière logique et efficace, mais ils compenseront en bonne partie les coûts annuels du REM. Les chiffres avancés par M. Vailles reposent ainsi sur des hypothèses erronées qui brossent un portrait sans lien avec la réalité.
Deuxièmement, les conclusions de M. Vailles sont d’autant plus erronées qu’elles comparent la situation actuelle – où 15 réseaux et plus de 700 titres de transport existent en parallèle dans la région métropolitaine – à celle qui prévaudra une fois l’ARTM formée, c’est-à-dire celle d’un réseau intégré où les paramètres de tarification seront unifiés. Dans ce contexte, prendre des chiffres de 2016 et les projeter en 2026 sans tenir compte des importantes modifications à venir est un exercice simpliste et trompeur. On compare ainsi des pommes et des oranges.
De plus, en comparant la hausse d’achalandage engendrée par le REM à une hausse comparable au sein du réseau actuel sans ajouter de nouveaux investissements et de nouvelles dépenses, M. Vailles se livre à un exercice purement hypothétique. Puisque les réseaux de transport collectif actuels sont saturés – qu’on pense à la ligne Deux-Montagnes ou aux autobus en voie réservée sur le Pont Champlain – il est tout simplement impossible d’accroître significativement l’utilisation du transport collectif sans de nouvelles infrastructures plus modernes et performantes. Même s’il était possible d’augmenter la capacité du système actuel – ce qui n’est pas le cas – le projet de REM permettra de transporter ces passagers à un coût d’exploitation significativement moins élevé que celui des systèmes existants. En outre, le REM soulagera les coûts liés à la congestion routière et la pression sur les réseaux saturés de la STM et des autres sociétés de transport.
Depuis des mois, les experts de CDPQ Infra travaillent sans relâche à l’atteinte d’un objectif clair et inchangé depuis l’annonce du projet : proposer un tarif par passager-km très concurrentiel, qui permette de couvrir à la fois les coûts d’exploitation et les coûts d’immobilisation du REM pour une contribution par passager-km comparable aux coûts d’opération des réseaux actuels. Des discussions actives sont en cours avec le comité de transition de l’ARTM sur ce sujet. Elles se poursuivront encore plusieurs mois, et en particulier une fois que l’agence sera formellement créée, en juin 2017. Nos analyses démontrent que notre modèle d’affaires permettra d’atteindre cet objectif.
D’ici la conclusion des discussions avec l’ARTM et la publication des chiffres définitifs, les calculs se fondant sur des estimés et des hypothèses partielles relèvent de la pure spéculation.
CDPQ Infra propose un nouveau réseau de transport collectif hyper-performant et économique pour la région de Montréal. Le REM offrira un service de qualité et à haute fréquence, qui promet de transformer la mobilité dans la région métropolitaine et d’améliorer la performance globale du transport collectif. Et ce, au même niveau de coût par passager-km que les réseaux actuels. Pour des revenus par passager-km équivalents à ceux des réseaux actuels, le REM couvrira non seulement ses frais d’exploitation, mais également les coûts d’immobilisation, ce qui démontre la très grande efficacité du modèle d’affaires. Prétendre le contraire revient à induire le public en erreur.
À propos du REM
Le Réseau électrique métropolitain (REM) est un nouveau réseau intégré de transport collectif de 67 km qui vise à relier à la fois le centre-ville de Montréal, la Rive-Sud, l’Ouest de l’Île (Sainte-Anne-de-Bellevue), la Rive-Nord (Laval et Deux-Montagnes) et l’aéroport par la mise en service d’un système léger sur rail (SLR) entièrement automatisé et électrique. Pour en savoir plus.
À propos de CDPQ Infra
CDPQ Infra vise une réalisation performante et efficace de projets majeurs d’infrastructure publique. Créée en 2015, CDPQ Infra investit à long terme dans des actifs tangibles qui génèrent des rendements stables et prévisibles pour les déposants de la Caisse de dépôt et de placement du Québec. Elle est une filiale de la Caisse de dépôt et de placement du Québec (cdpq.com), l’un des plus importants gestionnaires de fonds institutionnels au Canada. Pour obtenir plus de renseignements sur CDPQ Infra, visitez le site cdpqinfra.com, suivez-nous sur Twitter @CDPQInfra ou consultez nos pages Facebook et LinkedIn.
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