CDPQ Infra présente un plan directeur ambitieux pour la mobilité dans la grande région de Québec
CDPQ Infra présente son rapport, un plan directeur ambitieux visant à améliorer la mobilité sur l’ensemble du territoire de la Communauté métropolitaine de Québec (CMQ) : le Plan Circuit intégré de transport express (CITÉ). Ce plan ambitieux vise à déployer, en trois phases, un nouveau réseau de près de 100 km de corridors dédiés au transport collectif et propose une nouvelle offre de transport efficace, rapide et fréquente.
Le Plan CITÉ est fondé sur trois grandes catégories de solutions permettant de dynamiser tous les pôles métropolitains de Québec et de Lévis, à savoir :
- Un nouveau réseau structurant de tramway comportant, à terme, deux lignes totalisant 35 km qui se déploient d’est en ouest, et du nord au sud, de la CMQ :
- Une nouvelle ligne de tramway de 28 km se déployant sur le territoire de la ville de Québec, reliant les secteurs Le Gendre (secteur Chaudière) – Sainte-Foy – Saint-Roch – Charlesbourg (phase 1), D’Estimauville (phase 2) et Lebourgneuf (phase 3), permettant d’offrir un service fréquent au cœur ou à proximité des banlieues.
- Une ligne de tramway d’environ 7 km en tunnel sous le fleuve Saint-Laurent (phase 3), projetée à terme et selon l’évolution des conditions démographiques et de densification, afin de relier le centre-ville de Lévis à celui de Québec, c’est-à-dire du pôle Desjardins au pôle Saint-Roch.
- Deux réseaux de service rapide par bus (SRB) totalisant 30 km et se connectant au tramway :
- Une ligne SRB (phase 1) à Québec dans l’axe du boulevard Charest assurant une correspondance avec le tramway à Saint-Roch à l’est et sur le boulevard René-Lévesque à l’ouest.
- Une première ligne SRB (phase 1) à Lévis, sur le boulevard Guillaume-Couture, reliant le pôle Desjardins au pôle Sainte-Foy. Puis, une deuxième ligne SRB (phase 2) sur la route des Rivières, reliant le pôle Chaudière au pôle Sainte-Foy.
- Enfin, un ensemble de nouvelles voies réservées totalisant plus de 30 km pour améliorer la rapidité, la fiabilité et l’attrait des lignes d’autobus express, ainsi que des services d’autobus à fréquence élevée, afin de mieux desservir la périphérie nord de Québec, Lévis et sa couronne sud.
Le Plan CITÉ propose ainsi des solutions de transport adaptées à chacun des secteurs avec un réseau de tramway comme colonne vertébrale, des SRB stratégiquement implantés dans des axes est-ouest à Québec et Lévis et des lignes d’autobus améliorées pour mieux desservir les banlieues de la périphérie nord de Québec et celles de Lévis.
La portion tramway du réseau a été conçue pour faciliter son intégration harmonieuse dans les communautés, à savoir notamment des voitures de tramway plus courtes et des stations plus petites, une technologie d’alimentation électrique hybride (par ligne aérienne de contact et batteries) qui réduit la présence de câblage dans certains secteurs plus sensibles et une approche pour l’implantation des quais des stations qui permet de réduire l’impact sur la canopée.
Le Plan CITÉ propose de nouvelles solutions de transport qui sont toutes interconnectées entre elles et qui offriront des fréquences de passages élevées, selon des horaires prolongés, augmenteront le confort et la fiabilité des déplacements et permettront de générer des gains de temps importants, jusqu’à réduire les temps de parcours de moitié dans certains secteurs.
Ce plan a le potentiel d’accroître de manière significative l’achalandage des transports collectifs de la CMQ avec l’ajout d’au moins 40 000 personnes par jour. Il s’agit d’une augmentation minimale de 30 % d’achalandage dans le réseau de transport collectif, générant une réduction accrue des GES pour la région de la CMQ.
Le Plan CITÉ constitue par ailleurs un ambitieux programme d’investissements devant se déployer en trois phases au cours des 15 prochaines années, voire au-delà. Le plan est constitué d’un projet structurant de transport en mode tramway de 28 km, à Québec, totalisant 7 milliards de dollars ($ 2024). Les 60 km de voies réservées ou améliorées en mode SRB et autobus sont évalués à environ 4,5 milliards de dollars. L’ensemble de ces éléments du plan totalise donc une somme de 11,5 milliards de dollars. À cela, s’ajoutera à terme, et selon les conditions démographiques et de densification, le tunnel en transport collectif entre Québec et Lévis à un coût estimé de près de 4 milliards de dollars.
« À l’instar de ce qui se fait dans les grandes villes à l’international, comme Lille, Stockholm, Vienne ou Strasbourg, nous proposons avec le Plan CITÉ une approche par phases qui permet de planifier et structurer le développement de la mobilité dans le temps pour s’assurer d’une meilleure exécution et gestion des ressources et des coûts. Le Plan CITÉ étant évolutif, il offre la flexibilité nécessaire pour être déployé au rythme du développement économique et démographique de la CMQ », a déclaré Jean Marc Arbaud, président et chef de la direction de CDPQ Infra.
Résultats des analyses d’un lien interrives routier
Par ailleurs, une analyse rigoureuse des gains de mobilité que pourrait générer un nouveau lien interrives routier a été réalisée dans le cadre de ce mandat. Six corridors répartis sur une distance de 25 km d’est en ouest le long du fleuve Saint-Laurent ont été évalués à partir d’une grille de critères permettant d’évaluer la performance, l’attractivité, le potentiel de décongestion des ponts existants, la complexité d’insertion avec les points d’attache potentiels au réseau routier existant, ainsi que les contextes environnemental, patrimonial et réglementaire de chaque corridor.
Les résultats de ces analyses démontrent que les débits de véhicules empruntant l’un ou l’autre des corridors étudiés seraient relativement faibles et la diminution du nombre de véhicules sur les ponts existants le serait également. L’ajout d’un lien interrives routier aurait pour effet de déplacer les points de congestion plus profondément à l’intérieur du réseau de Québec, obligeant une reconfiguration de ces axes. Par conséquent, les gains marginaux en mobilité pour le territoire de la CMQ ne peuvent, à eux seuls, justifier la construction d’un nouveau lien routier interrives.
À la suite des rencontres avec les parties prenantes, CDPQ Infra constate que plusieurs d’entre elles ont émis des préoccupations quant à la sécurité et à la redondance des ponts existants. Plusieurs objectent que sur la portion est du territoire, de Gaspé à Trois-Rivières, soit 800 km, le pont Pierre-Laporte constitue le seul lien routier pouvant accueillir le transport de marchandises. Ainsi, toute réduction de capacité sur le pont Pierre-Laporte aurait des impacts sur le transport de marchandises, les liens commerciaux entre les régions et leur vitalité économique. Ces considérations dépassent le mandat de CDPQ Infra sur la mobilité dans la CMQ et le gouvernement pourrait examiner la nécessité d’un lien routier en relation avec les questions de sécurité économique et de transport de marchandises.
Rappel de la méthodologie
CDPQ Infra a analysé près de 1 000 documents et rencontré 172 parties prenantes provenant de milieux très variés sur une période de 18 semaines. Ces intrants et échanges ont permis de compléter l’analyse des besoins de mobilité de la CMQ, et de dégager les axes pour lesquels des solutions doivent être développées.
L’évaluation des besoins de mobilité a permis d’identifier 12 corridors de mobilité sur le territoire de la CMQ qui ont été soumis à une analyse multicritère afin de définir le mode de transport et l’offre de service les plus appropriés. Ces solutions et interventions spécifiques constituent le Plan CITÉ. Tout en respectant la réglementation existante en matière d’aménagement et de développement du territoire, ce Plan offre un fort potentiel d’accroître l’achalandage du transport collectif et de réduire les GES sur le territoire de la CMQ.
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