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CDPQ Infra: mieux comprendre le modèle

Montréal,
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Les projets de CDPQ Infra font actuellement beaucoup parler. Dans un contexte où le transport collectif est un sujet important et que son développement est essentiel pour l’environnement et les prochaines générations, il prévaut de porter un regard ouvert sur ce que propose nos experts et le mérite derrière l’arrivée de CDPQ Infra dans le domaine du transport collectif.  

 

Pourquoi parler de rendement alors qu’il devrait être plutôt question de transport collectif? Les deux sont-ils compatibles? 

 

Tout d’abord, rappelons que la mission de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) est de faire fructifier le bas de laine des Québécois. C’est le fondement même qui sous-tend l’ensemble de ses investissements. Mais cette recherche de rendement est-elle incompatible avec le développement d’une solution de transport de qualité?

Ultimement, le rendement attendu n’est pas garanti et sera au rendez-vous uniquement si la solution de transport proposée est adéquate et répond à des besoins réels. C’est le fondement qui lie notre expertise à l’intérêt public. Cette solution doit faire du sens en termes de service, tout en étant viable et pouvant se réaliser dans un horizon raisonnable. La recherche de rendement devient un incitatif puissant à l’efficacité, mais ne peut se faire au détriment de l’acceptabilité et l’appropriation du réseau par la population.  

C’est pourquoi le secteur privé n’est généralement pas attiré par ce type d’investissement, car les rendements sont générés sur le long terme.  

Au bout du compte, plus il y aura de personnes qui utiliseront le REM, plus cela contribuera à atteindre la cible de rendement. Et plus il y aura d’usagers dans le transport collectif, mieux ce sera pour la mobilité, l’environnement et le bien-être collectif de la société.  

Image du cercle vertueux

Un cercle vertueux se crée : lorsqu’un usager empruntera le REM, il contribuera en même temps au financement de sa future retraite.

La raison d’être de CDPQ Infra

 

La CDPQ a créé une filiale infrastructure, CDPQ Infra, dans le but d’agir à titre de maître d’œuvre de grands projets d’infrastructures publiques au Québec, au Canada et ailleurs dans le monde. Pourquoi? Parce qu’à l’échelle mondiale, le déficit d'infrastructures est croissant et les investissements dans les grands projets d'infrastructure, dont les transports publics, ne suivent pas. Des investisseurs à long terme, comme la CDPQ, peuvent jouer un rôle important dans la réduction de ce fossé en fournissant des capitaux et du savoir-faire. 

C’est lors de la crise financière de 2008 que la CDPQ a constaté que les investissements en infrastructure offraient des rendements plus stables et résilients face aux aléas du marché. Dans ce contexte, la CDPQ a commencé à bâtir un portefeuille plus important en infrastructures. Maintenant, plutôt que de seulement investir aux quatre coins de la planète, l’attrait est de profiter de ces capitaux pour contribuer aussi au développement du transport d’ici en créant une équipe d’experts dédiés. D’où l’intérêt de l’arrivée de CDPQ Infra. 

 

Une approche bénéfique à plusieurs niveaux 

 

Le modèle de l’organisation est unique; agir à titre d’investisseur et, simultanément, de maitre d’œuvre. Concrètement, suivant un mandat reçu du gouvernement, CDPQ Infra assure la réalisation de A à Z d’un projet de transport, de sa planification jusqu’à sa réalisation, en passant par les consultations et son financement. L’entreprise assume également les risques associés au projet : risques financiers, de construction, d’achalandage, etc. C’est cette prise de risques qui explique la volonté d’identifier une solution viable et réaliste, et qui sera à même de voir le jour.  

Pour les instances publiques, il s’agit d’un levier pour assurer la réalisation de grands projets, en contribuant à une partie du financement, tout en évitant de prendre des risques importants (dépassement de coût, délai de réalisation, perte d’achalandage, etc.) 

Ce modèle suscite la curiosité même sur le plan mondial puisque les gouvernements sont à la recherche de façons innovantes pour financer les projets d’infrastructures qui, rappelons-le, sont en déficit.  

Tableau du modèle d'affaires

L’exemple du REM en construction

 

En 2015, le gouvernement du Québec demande à la CDPQ d’étudier un projet de transport en commun structurant pour le grand Montréal. À l’époque, il fallait répondre à 2 besoins : une connexion vers l’aéroport Pierre-Elliott Trudeau et une autre vers la Rive-Sud. Le dossier ne progressait pas depuis des années et c’est à ce moment que CDPQ Infra, filiale de la CDPQ, a été mandatée par le gouvernement. Après 8 mois d’études intensives, la filiale a déposé une solution qui était en mesure de répondre aux deux besoins existants avec un seul et même projet : un réseau entièrement électrique de métro léger automatisé avec 26 stations sur 67 km. Le REM était né.  

« C’est une première dans l’histoire : un projet de transport collectif avec un potentiel de rendement pour le gouvernement du Québec »

Ouvrir la voie et être complémentaire

 

À l’heure actuelle, les services de transports collectifs traversent une période difficile et la crise sanitaire n’aide en rien le contexte financier où de nombreux opérateurs demandent l’injection de fonds supplémentaires. Cette situation ne doit pas conduire à une décroissance du transport en commun qui aurait inévitablement des conséquences sur la mobilité et l’environnement. Il faut donc être réceptif à d’autres structures de financement et proposer de nouvelles méthodes, voire, parfois, changer de paradigme.  

Ce changement de paradigme ne doit pas se faire au détriment des autres réseaux. C’est pourquoi, il importe de collaborer étroitement avec l’ensemble des sociétés de transport et l’ARTM. À cet égard, CDPQ Infra a initié de nouvelles façons de faire qui conduisent à l’innovation pour tous :  

  • Les mécanismes définis pour l’acquisition et les expropriations de terrain dans la phase 1 du REM ont pavé la voie au fonctionnement défini pour tous aujourd’hui avec le projet de loi 66 afin de simplifier les processus qui étaient en place et accélérer certains projets d’infrastructures importants pour la société. 
  • Les contributions liées au partage de la plus-value foncière, permettant de réinjecter dans le transport collectif une partie du profit amassé à travers les développements immobiliers futurs, ont permis d’ajouter un levier à l’ARTM dans le financement de n’importe quels projets de transport dans la région métropolitaine. 

Au-delà de l’innovation, l’arrivée d’un réseau de transport structurant dynamisera l’offre en place et l’efficacité à long terme du réseau global : 

  • L’arrivée du REM permettra de redéployer des réseaux d’autobus pour optimiser la desserte locale au profit des communautés et en augmentant le nombre de passages.  
  • Les lignes de métro deviendront moins engorgées en heure de pointe afin d’attirer plus de clientèle à long terme.  
  • Le REM incitera plusieurs usagers à laisser l’automobile à la maison et à embarquer dans le transport collectif. Ceux qui étaient déjà dans le transport collectif verront leur qualité de service augmenter en évitant de longs trajets en autobus pour se rendre au métro.  
  • Avec un service fréquent, l’arrivée du REM incitera plus d’usagers à embarquer dans le transport collectif en dehors des heures de pointe et utiliser aussi le métro qui aura plusieurs connexions avec le REM.  

Nous devons nous allier derrière une vision où les réseaux ne sont pas mis en compétition, mais où chacun contribue plus largement à offrir le meilleur service possible aux usagers. Toute ligne de métro neuve et moderne fait augmenter l’attrait pour le transport collectif en général, et tous les réseaux peuvent donc en bénéficier. Et rappelons aussi que les investissements en transport collectif génèrent des bénéfices qui vont bien au-delà de l’aspect économique : réduction des gaz à effet de serre, gains d’espaces urbains et revitalisation des quartiers, amélioration de la qualité de vie, économie de temps pour les usagers, et bien plus. 

Carte du grand réseau de transport métropolitain

Le REM : une réussite collective

 

Si des projets comme le REM s’avèrent être une réussite, comme CDPQ Infra espère le faire, c’est tout le Grand Montréal qui en bénéficiera. Les citoyens auront accès à un réseau de transport collectif moderne qui desservira les communautés et qui contribuera aux développements des quartiers, en plus de générer des rendements à long terme pour les épargnes des Québécois.  

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